Ce mardi 26 juillet 2022, dans une circulaire parue, la Première ministre Elisabeth Borne demande à ses Ministres des gestes “d’exemplarité” afin de réduire la consommation d’énergie dans les administrations de l’État, en s’assurant par exemple que “les portes d’accès des bâtiments recevant du public restent fermées” ou veiller à “limiter la climatisation aux locaux dont la température dépasse 26°C” ou encore “que le chauffage ne soit déclenché que lorsque la température des locaux sera inférieure à 19°C”.
Nous préférerions en rire tant ces annonces paraissent totalement dérisoires par rapport à la gravité de la situation. Que retenir ? Que la Première ministre en charge de la planification écologique gère le thermostat des bâtiments publics ? Que ces mesures de bon sens que mettent en œuvre nos concitoyen·nes dans leurs domiciles ou leurs entreprises depuis longtemps n’avaient pas encore été demandées à leurs administrations par nos Ministres ? Ou que le Gouvernement n’a pas encore pris la mesure de la crise climatique et énergétique que nous traversons et qui devrait s’amplifier dans les mois à venir ?
Les écologistes ont toujours fait de la sobriété (énergétique, numérique, économique) une dimension centrale de leurs propositions. Aujourd’hui, c’est un projet de rupture majeur qu’il faut engager et non pas une simple lettre d’intention pour “montrer l’exemple” au milieu de l’été. Nous le réclamons depuis des années et déjà certain-es de nos partenaires européens comme l’Allemagne le font. Mais, en France, le gouvernement encourage le recours au gaz de schiste et ne tient pas ses objectifs en matière de rénovation thermique !
Isolation des bâtiments, changement des chaudières, développement des énergies renouvelables, c’est ce travail d’ampleur qu’il faut conduire de toute urgence. Prenons-nous à rêver, que ce gouvernement sorte du déni et des simples annonces de communication et reprenne enfin les mesures de sobriété de la convention citoyenne pour le climat soutenues par les écologistes.
Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole d’EELV