Un couteau sans lame pour la stratégie de la ferme à la fourchette.
Le Parlement européen a adopté ce mardi 3 mai son rapport sur le plan d’action de la Commission européenne sur l’agriculture biologique. Le groupe des Verts-ALE appuie ce rapport du Parlement favorable au développement de l’agriculture biologique. Elle y est définie comme un outil majeur permettant d’atteindre les objectifs de la stratégie « de la ferme à la fouchette ». Claude Gruffat avait déposé plusieurs amendements, malheureusement rejetés, pour renforcer les dimensions durables de l’agriculture européenne et l’accès universel à une alimentation saine.
Déclaration de Claude Gruffat, membre la commission de l’Agriculture, rapporteur fictif sur le plan d’action bio :
« La guerre en Ukraine nous rappelle l’urgence de sortir d’un modèle agricole sous perfusion d’hydrocarbures pour ses engrais et ses pesticides. Quant à la nouvelle Politique agricole commune (PAC), à laquelle nous nous sommes opposé·e·s, elle ne permettra pas d’atteindre les objectifs du Pacte vert européen.
Avec ce plan d’action, le Parlement européen semble enfin avoir pris conscience du caractère vital de la stratégie « de la ferme à la fourchette » vis-à-vis de la durabilité de notre système alimentaire et de notre sécurité alimentaire.
Le rapport adopté aujourd’hui sur le plan d’action bio appuie le développement de l’agriculture biologique. Il reconnaît son intérêt économique pour les agricultrices et les agriculteurs et sa valeur pour la santé publique. Il soutient l’agroécologie, la production locale, les circuits courts mais également l’implication des acteurs concernés et des autorités locales dans l’élaboration des plans biologiques nationaux et territoriaux. Il insiste sur le besoin de mieux informer les consommatrices et les consommateurs sur les produits de l’agriculture biologique et sur leur promotion.
Même si, à lui seul, ce plan ne suffira pas à atteindre les 25% de surfaces bio d’ici 2030 définis dans la stratégie « de la ferme à la fourchette », il constitue un outil supplémentaire dans l’évaluation des plans stratégiques nationaux de la PAC. C’est d’ailleurs sur la base de cette stratégie et de son plan d’action bio que la Commission européenne a vertement critiqué le plan stratégique français, notamment sur son manque de soutien financier à l’agriculture biologique.
Enfin, nous saluons la critique adressée à la concurrence déloyale des labels « verts » et la reconnaissance des problèmes liés à la coexistence des cultures biologiques et conventionnelles qui ont recours aux pesticides chimiques et aux OGM.
Néanmoins, je ne comprends pas le manque de volontarisme de la part de mes collègues eurodéputé·e·s et déplore le rejet de divers amendements qui visaient à améliorer le texte peu ambitieux adopté en commission, notamment ceux visant à inscrire l’objectif des 25% de surfaces agricoles en bio ainsi que celui pour un soutien renforcé à l’introduction de produits bio dans les cantines scolaires et la restauration collective en Europe. »
L’intervention de Claude Gruffat lors du débat en plénière