Plus de deux mois après le second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron et la première ministre Elisabeth Borne ont procédé à un nouveau remaniement gouvernemental ce lundi 4 juillet.
Premier constat, alors que le gouvernement ne possède pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le président de la République n’a pas réussi à élargir sa majorité parlementaire, à part quelques débauchages individuels.
Second constat, en nommant de nombreux et nombreuses ministres issu·es du Modem et d’Horizons, le président est contraint de donner des gages à ses alliés, dont il a absolument besoin pour la suite de son mandat.
Pour le reste, rien de nouveau.
Un jeu de chaises musicales entre ministères, la sortie de Damien Abad qui devenait trop encombrant, et quelques nominations issues de la société civile. Rien qui ne puisse présager un nouveau départ ou un nouveau souffle et rien qui ne résolve la question du blocage politique issu du résultat des législatives. Les semaines qui viennent vont être déterminantes.
Alors que la Première ministre n’a toujours pas dévoilé sa ligne politique, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne semblent ne pas avoir entendu le message envoyé par les Français.es mais envoient des signes inquiétants.
En nommant au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires un homme de droite ayant voté contre l’interdiction des néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d’abeilles, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne envoient un mauvais signal.
Alors que nous aurions besoin d’un plan d’urgence contre le réchauffement climatique et la lutte contre l’extinction massive de la biodiversité, rien, dans les profils politiques de ce nouveau gouvernement, n’incite à se faire beaucoup d’illusions.
A l’Assemblée nationale et au Sénat, les écologistes continueront de s’opposer fermement à l’immobilisme et aux petits arrangements avec les lobbies qui condamnent notre pays à subir toujours plus durement les conséquences du dérèglement climatique.
Ils seront, dans les jours qui viennent, force de proposition sur le premier paquet de mesures concernant le pouvoir d’achat, qui devrait arriver à l’Assemblée nationale courant juillet.
Alain Coulombel, porte-parole d’EELV