A l’occasion des Journées Nationales de l’Agriculture, les écologistes tiennent à affirmer leur soutien aux agricultrices et agriculteurs conventionnels, victimes d’un système agricole à bout de souffle, porté par un puissant lobby agro-industriel. A l’heure où la terre brûle, il est temps de sortir des postures, de dialoguer et d’accompagner la transition.
Les écologistes affirment également leur soutien à celles et ceux qui pratiquent l’agriculture paysanne (biologique, agroécologie, pastoralisme…). Par leur travail, les paysan·nes fournissent des produits de qualité au cœur de vrais moments de plaisirs, entretiennent les paysages, font vivre les campagnes. Et pourtant, l’agriculture française est en difficulté.
Le constat est clair : depuis les années 1950, les politiques agricoles françaises et européennes ont favorisé une hausse sans précédent de la productivité du secteur. Les exploitations s’agrandissent en même temps que leur nombre chute continuellement. Les investissements, en matériel, robotique ou intrants chimiques, se sont accrus.
Pour quels résultats ? Des revenus faibles, un endettement massif des exploitations, un nombre d’installations très insuffisant pour compenser les départs, des dizaines de suicides chaque année, l’usage croissant d’intrants chimiques aux conséquences désastreuses – santé, effondrement de la biodiversité et réchauffement climatique -, l’épuisement des sols au détriment de la résilience de notre système alimentaire, etc.
En parallèle, le changement climatique vient bouleverser l’agriculture : sécheresse, gels précoces ou tardifs, hausse du nombre d’épisodes climatiques extrêmes…Les tensions actuelles autour de l’usage de l’eau en sont un symptôme.
L’écologie est vue par certains acteurs comme une nouvelle contrainte pour l’agriculture. C’est au contraire la solution.
Améliorer le revenu des paysans·nes, lutter contre le surendettement, protéger l’agriculture française face aux accords de libre-échange, ce sont des politiques écologiques.
Protéger les espaces agricoles de l’artificialisation, préserver la qualité des sols, partager équitablement le foncier pour favoriser les installations, ce sont des politiques écologiques.
Préserver et partager équitablement l’eau, limiter le changement climatique et s’y adapter, ce sont des politiques écologiques.
Mettre des services publics en milieu rural et favoriser le dynamisme des campagnes, ce sont des politiques écologiques.
Protéger la santé des paysans·nes, des consommateur·trices et du vivant face aux dangers des pesticides, renouer les liens humains de la ferme à la fourchette autour d’enjeux de qualité de l’alimentation, de protection de l’environnement, de partage de la valeur ajoutée, ce sont des politiques écologiques.
Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole
La commission agriculture et ruralité d’EELV