Sécheresse : se préparer, s’adapter…agir !
Une sécheresse préoccupante est en train de s’installer, les faibles précipitations font craindre
une situation critique pour le cycle de l’eau. Elle fait suite à un été 2022 particulièrement sec
que nous avons tous en mémoire, et remonte même à l’été 2021. Les conséquences sont
malheureusement connues et déjà en partie observables : des sols plus secs qu’ils ne devraient
l’être à cette période, et un manque de recharge des nappes et des rivières.
C’est le cas de la nappe de la craie champenoise, qui nous alimente en eau potable : elle
accuse une recharge déficitaire depuis l’hiver 2021-2022 et en ce début de période 2022-2023.
Le changement climatique modifie déjà le cycle de l’eau. Les épisodes de sécheresse sont de
plus en plus fréquents et débutent plus tôt dans l’année. Nous devons en avoir conscience,
nous y préparer et nous y adapter, en même temps que de chercher à atténuer notre impact.
Le Grand Reims vient d’initier un « Plan Pluie », qui vise à mieux intégrer le cycle de l’eau
dans les aménagements, mais ce plan bien tardif – réclamé depuis10 ans par les écologistes-
n’aura que peu d’effet si nous poursuivons notre course frénétique à l’urbanisation. Un « Plan
Climat Air Énergie » vient aussi d’être adopté, qui aurait pu permettre de se préparer à des
scénarios problématiques comme celui du manque d’eau ; malheureusement, une absence
d’ambition l’apparente à une nouvelle occasion ratée pour notre territoire.
On ne lutte pas efficacement contre une sécheresse ou une canicule au dernier moment. Aussi,
nous appelons urgemment :
-A cesser l’urbanisation incontrôlée du Grand Reims qui perturbe directement le cycle de
l’eau
-A reprendre en régie publique la gestion de l’eau, actuellement déléguée au privé sur une
partie du territoire, pour une gestion tournée vers le bien commun et la sobriété des usages
-A instaurer une tarification sociale et progressive pour les usagers, pour réduire la facture des
familles tout en favorisant les économies
-A engager le monde agricole vers l’agriculture biologique pour éviter les préoccupantes
pollutions que connaissent nos captages. Et tourner le dos aux projets insensés de retenues
artificielles ou « bassines » qui commencent à émerger : non, comme le rappellent les experts
de l’eau, celle-ci n’est jamais « excédentaire » en hiver, elle permet aux nappes souterraines
de se recharger, aux zones humides de se régénérer, à la faune et à la flore de se développer,
etc.
Face au changement climatique, nous devons privilégier les solutions fondées sur la nature,
alors agissons enfin dans ce sens !
Léo Tyburce
Europe Ecologie les Verts