Expulsion de migrants, un acte politique

Communiqué de presse de la NUPES Reims

Lorsqu’il prend la décision de demander à l’Etat d’expulser les personnes migrantes, le maire de Reims se justifie en expliquant qu’il faut les sortir des griffes des réseaux de trafiquants et qu’il ne peut plus supporter que dans« sa » ville des gens vivent dans des conditions sanitaires plus que dégradées.

Cette réponse n’est pas à la hauteur de ses responsabilités car il a en mains tous les moyens qui lui permettent d’assurer un accueil digne (le CCAS) et sécurisé (la police municipale).

Mais le sous-préfet appliquant les consignes du gouvernement et le maire de Reims préfèrent évacuer le
problème par la force, sans travailler en amont avec les associations et les collectifs qui accompagnent depuis des années les personnes migrantes. Pire, cette année l’expulsion s’est faite sans prévenir personne et le matériel des associations a été volontairement détruit pour éviter qu’un nouveau campement s’installe rapidement. De nombreuses personnes ont été laissées sans solution alors que la responsabilité de leur hébergement incombe à l’Etat.

Les organisations politiques regroupées au sein de la NUPES dénoncent l’expulsion qui a eu lieu le 30 août 2022 au parc St John Perse dans le quartier Croix rouge de Reims ; elles dénoncent cette atteinte aux Droits de la Femme et de l’Homme, ce non-respect de la Constitution française qui garantit le droit à la Dignité pour toute personne présente sur le territoire français.

La décision du maire de Reims et l’action du représentant de l’Etat sont un acte politique fort dans la lignée des décisions prises régulièrement par le ministre de l’intérieur et symptomatique d’un rapprochement avec les thèses développées par l’Extrême Droite française.

Le fait que cette expulsion a eu lieu le jour où l’on commémorait la libération de la ville de Reims est une insulte à l’histoire, un camouflet à toutes celles et à tous ceux qui se sont battus, au-delà de liberté retrouvée, pour le respect de la dignité et de la justice sociale avec le Conseil National de la Résistance.

Les personnes qui passent à Reims dans leur parcours de migration sont des victimes de dictateurs qui menacent directement leurs vies ou des victimes collatérales des guerres économiques ou des changements climatiques.

Pour nos organisations politiques il est urgent de s’attaquer aux causes et d’accueillir humainement celles et ceux qui n’ont pas eu d’autre choix que de fuir.

De nombreuses villes et territoires de France (regroupés par exemple autour de l’association nationale des villes et territoires accueillants) dirigés par des majorités de gauche et écologistes, nous montrent le chemin en agissant pour une politique d’accueil inconditionnelle, inclusive et solidaire ; pour une France accueillante qui renoue avec son histoire républicaine.

Dans les jours à venir, nous serons attentifs à toute forme de mobilisations et nous nous déclarons solidaires despersonnes victimes des choix politiques démagogiques et inhumains du maire de Reims.


Pour les organisations politiques locales de gauche et écologistes de la Nupes Reims
EELV – Génération.s – LFI – PCF – PS