Discours de Marine Tondelier au Conseil fédéral des 4 et 5 février 2023

Mes chers amis, chères amies,

C’est un très grand plaisir de faire ce discours devant vous aujourd’hui.

Cela fait presque 2 mois que notre congrès a voté pour élire la nouvelle équipe que nous composons, avec le bureau exécutif, avec vous, le Conseil fédéral, et avec toutes les instances que nous avons et allons désigner. 

Deux mois que nous avons adopté notre motion de synthèse et commencé à la mettre en œuvre opérationnellement.

Je suis heureuse d’avoir l’occasion, aujourd’hui, de vous rendre des comptes sur ces deux mois et aussi de vous présenter les enjeux des prochains mois.

Commençons par le commencement : la dernière fois que je me suis adressé à vous depuis une tribune, je vous ai promis que notre nouveau Bureau exécutif serait une équipe solide et solidaire. Certaines et certains m’ont dit “tu t’es un peu avancée, non” ? Peut-être.

Mais la réalité, c’est que je connaissais la plupart d’entre elles et eux qui le composent et que j’étais assez confiante sur le travail que nous parviendrons à mener ensemble.

J’avoue quand même que même si j’étais confiante, le résultat est au-dessus de ce que j’attendais.

Ce n’est jamais simple les fusions de listes après les congrès mais là, grâce à chacune et chacun, ça fonctionne. Et quand ça fonctionne il faut me dire, alors merci, à l’ensemble de l’équipe du bureau exécutif ! (chers collègues, ces applaudissements sont aussi des encouragements pour que cela continue)

On a fait il y a 15 jours un séminaire avec le BE et le BCF. Chacune et chacun a pu présenter sa feuille de route. On les a discutées, adoptées, et on va travailler à les synthétiser pour les partager avec vous, le Conseil fédéral.

On vous envoie désormais les compte rendus du BE. Presque dans les temps !

Les Secrétaires nationaux adjoints Claire Desmares et François Thiollet sont sur beaucoup de fronts, appui aux régions, gestion des ressources humaines, suivi des états généraux, appui aux commissions, relations avec la galaxie EELV, arbitrages politiques, ils sont sur énormément de sujets et avec un état d’esprit : être utile pour régler les problèmes. Nous avons beaucoup de chance.

Les 2 co-trésoriers Nour DurandRaucher et Samia Lakehal vous présenteront le budget prévisionnel 2023 demain. Ce n’est pas une mince affaire d’appréhender tous les sujets financiers et ça leur a demandé beaucoup d’investissement. Il nous reste à consolider encore le cadre de collaboration et notamment les procédures, nous nous y attelons. Ils y arrivent aussi grâce à l’appui de Caroline Marzucchetti qui maîtrise parfaitement son sujet et qui sécurise nos finances depuis 10 maintenant. Et j’ai une nouvelle, après 10 ans c’est son dernier CF avec nous. J’aurais d’autres occasions de la remercier mais comme elle part fin mars je veux saisir cette occasion. Caroline a connu beaucoup de postes, a tenu la boutique dans les moments les plus difficiles que nous ayons connus. Pour le dire simplement : nous n’aurions pas survécu sans elle. Donc tous ensemble je vous propose qu’on la remercie pour tout ce qu’elle a apporté à notre parti ! 

Sophie Bussière et Aminata Niakaté, les 2 porte-paroles, sont à la fois en réactivité sur tous les sujets chauds, et ils ne manquent pas, avec l’appui des commissions, qui sont, vous le savez, ne manquent pas de sujets à mettre sur la table. Je les remercie aussi car il se trouve qu’elles sont toutes les deux avocates et que c’est, dans la période actuelle et vu les sujets que nous avons eu à traiter, très sécurisant de pouvoir s’appuyer sur leur expertise juridique au sein du collectif que nous formons.

Aux élections, Olivier Bertrand est en train de préparer les sénatoriales, on va en parler ce week-end.Par ailleurs, il participe aux relations avec nos partenaires politiques, notamment de la NUPES, par exemple pour les élections partielles qui sont en cours. Et pour nous, dans ces élections partielles, il y a un seul et unique sujet : quel est le meilleur candidat pour gagner. Qui est celui ou celle qui est en mesure d’apporter un député NUPES de plus à l’Assemblée, ou pour combattre la réforme des retraites, chaque voix va compter. 

C’est la raison pour laquelle je suis allée soutenir le candidat de la NUPES le 27 janvier à Angoulême : René Pilato. C’était le même jour que la remise du prix Tournesol, merci Gérald Darmanin pour l’organisation.

René Pilato était France Insoumise, c’était le mieux placé pour gagner, je lui ai dit ce vendredi, “moi j’y crois”. Et bien vous savez quoi? Il a gagné ! Et siège depuis cette semaine à l’AN. Ailleurs, il semble que les candidatures n’ont pas recueilli les suffrages escomptés en juin dernier, et qu’il faut s’autoriser, s’obliger, même, à reconsidérer la situation, en lien avec nos partenaires de la NUPES.

C’est ce qu’Olivier Bertrand travaille et tente de faire. Avec mon soutien, celui du SNA et celui de l’ensemble du bureau exécutif.

Melissa Camara est arrivée au poste de déléguée à la mobilisation au moment des retraites, la plus grande mobilisation depuis plus de 10 ans, il n’y a pas de hasard dans la vie ! Et jusqu’ici on peut dire que niveau mobilisation on est plutôt pas mal. Nos baskets étaient prêtes, et nous n’avons pas fini de nous en servir ! Un nouveau tract retraites est en cours de finalisation et vous sera présenté en début de semaine. Et un autre est prévu en mars. Nous en feront autant qu’il en faudra ! Et plusieurs autres initiatives sont en cours sur ce sujet et sur d’autres. 

Melissa assure aussi la délégation à la formation avec Nour. La formation en cascade sur les VSS est en cours de déploiement et plein de choses arrivent. Vous le verrez dans le budget, et en coordination étroite avec les régions, je crois vraiment qu’en 2023 on va pouvoir faire un immense saut qualitatif sur la formation. Et c’est aussi grâce au travail fourni dans le mandat précédent par Jérémie Crepel, qui a initié cette dynamique.

Hélène Hardy vous présentera demain sa feuille de route sur l’écologie populaire. Je la remercie d’avoir pris en main ce sujet ambitieux, c’est exactement ce dont nous avons besoin. L’ensemble du bureau exécutif devra se mobiliser pour faire de cette mission un succès, chacun dans ses domaines d’action. Je remercie aussi Hélène, notre précédente déléguée aux élections, a qui nous avions confié le week-end dernier une mission diplomatique de la plus haute importance : nous représenter, avec Léa Balage, au congrès du Parti socialiste à Marseille. Je ne sais pas si c’est un hasard, mais à peine était elle arrivée sur place que la synthèse socialiste aboutissait !

Léa Balage, justement, est en charge de la communication et de l’événementiel dont les journées d’été. Qui se tiendront cette année à … et non je ne vous le dirais pas encore. Je lui laisse cette primeur, mais je vous promets que vous le saurez d’ici au prochain CF ! Pour ce qui concerne la communication, elle est aussi très moibilisée et travaille bien en tandem avec la mobilisation. Cela produit beaucoup en ce moment, et nous avons de belles idées en perspective… suspens !

Benjamin Badouard, lui, nous disait il y a quelques semaines encore : je ne suis pas sûr d’avoir assez de temps pour assumer cette délégation à la société civile et la jeunesse. En dix jours il avait le 06 de tous les syndicats et il nous avons, en quelques jours, composé un COPIL des EGE dont je parlerais tout à l’heure et dont la qualité l’empêche, désormais, à vie, de douter de son savoir-faire.

Gérôme Gulli vous a présenté ce matin les groupes de travail pour bien faire le lien entre le travail des commissions et des groupes parlementaires. Ce n’est pas si simple mais ça avance bien sur les principaux sujets de l’actualité politique : retraites, nucléaire ou encore la future loi asile immigration. Je pense que c’est la bonne méthode de travail pour valoriser le travail des commissions et assurer la cohérence de nos positions. Pour le reste il vous l’a dit ce matin, on attend avec impatience la mise en place du conseil programmatique pour que l’on travaille tous dans le bon ordre, chacun à son poste. Merci à lui.

Avec Marina Verronneau nous avons fait plein de choses mais notamment nous sommes allées à Bruxelles rencontrer nos partenaires européens : les écolos Belges, la Green european Foundation, le parti vert européen et évidemment notre délégation bruxelloise. On le savait mais c’est une grande fierté de les voir là bas : ce qu’ils y accomplissent, on en a encore parlé ce matin, est essentiel et nous allons beaucoup beaucoup en parler dans les 14 prochains mois ! Une motion de cadrage sur les questions européennes vous sera d’ailleurs présentée au prochain CF.  Mais nous sommes déjà dans les starting blocks.

Je veux aussi saluer Alain Coulombel qui n’a pas de délégation mais ne croyez pas que cela l’empêche d’être présent, pertinent et utile. Je le l’en remercie car je pense sincèrement que sa présence nous fait du bien et nous aide à réfléchir sur beaucoup de sujets. 

Car faire de la politique ensemble, ce n’est pas et ça ne doit jamais être que penser tous la même chose. Sinon on s’ennuierait. Et je crois dans la fertilité des dissensus, pourvu qu’ils s’expriment avec respect et bienveillance. 

C’est ça pour moi une équipe solidaire. On a des désaccords, et c’est heureux, mais on les identifie, on les pose, on les débat, on cherche à comprendre les points de vue des uns et des autres, on convainc et on trouve non pas forcément l’unanimité mais en tout cas le consensus. Et une fois qu’on a fait ce travail et bien je suis heureuse de constater que chacune et chacun s’attache à ne pas fragiliser le collectif. A être solidaire des décision prises, donc merci, merci à toute l’équipe du bureau exécutif : on continue !

Nous avons aussi été élus sur une ligne claire. On l’a défendue et on va continuer. 

D’abord, ça ne vous aura pas échappé, il a fallu dès le lendemain de notre élection défendre ce que vous et les militants aviez décidé sur les élections européennes. Parce que certains responsables politiques partenaires ont jugé opportuns, alors que le résultat de notre congrès était on ne peut plus clair, de sous entendre “oui mais Marine Tondelier va changer d’avis”. J’ai donc clos ce débat à ma façon et je persiste à penser que c’était nécessaire. Il fallait envoyer un signal clair : quand les écolos disent quelque chose on peut ne pas être d’accord mais on ne fait pas semblant de ne pas entendre ou de penser qu’on va nous faire changer d’avis parce qu’on insiste. 

Je voulais vous parler aussi de la refondation, la tant attendue refondation !

Depuis mi décembre, nous sommes en pleine préparation des états généraux de l’écologie.

Ce travail, nous tentons de le faire de la façon la plus large possible tout en restant efficaces, car avec seulement 6 salariés, nous n’avons pas le choix. J’en profite d’ailleurs pour les remercier, chacun d’entre eux, car je ne doutais pas de leur talent, pour les côtoyer depuis longtemps, mais maintenant que nous passons nous journées à travailler ensemble, je vois d’encore plus prêt leur engagement, leur motivation, leur solidité. Ils ont un seul gros problème : ils ne sont pas assez. Nous le savons, et nous allons y remédier mais un GRAND merci à eux !

La refondation, donc !

Nous avons pu en discuter avec le CF mi janvier. Un comex s’est réuni toutes les semaines, piloté par Léonore Moncond’huy et Charles Fournier, auquel je représente le BE avec les SNA. Le BCF y est représenté par Nadine Herrati et Stéphanie Dembak, les régions sont représentées par Judith Leray et Florent Grospart. Et nous y échangeons avec les salariés et les prestataires.

Nous avons tenu hier notre premier COPIL, qui se réunira une fois par mois et est composé pour moitié de politiques et pour moitié de personnalités qualifiées. 

La bonne surprise est l’accueil de cette initiative par la société civile. Tous ne peuvent pas s’afficher mais énormément de bienveillance et d’envie de travailler ensemble. Et l’énergie, on l’a ressentie hier au COPIL, on vous en partagera la composition la semaine prochaine.

Les EGE seront lancés officiellement lors d’une conférence de presse jeudi à Paris. Et au même moment, on vous fera parvenir les documents vous donnant tous les détails. Ils sont, suite à la réunion d’hier, en cours de rédaction. On prévoit aussi énormément de formation dans les semaines qui viennent, pour outiller toutes celles et ceux que cela intéresse et les rendre acteurs de la démarche.

Dans les mois qui viennent, toutes celles et ceux qui, en France, se sentent écologistes, doivent pouvoir nous interpeller et nous donner leur avis s’ils le souhaitent

  • Questionnaire en ligne
  • Ateliers en présentiels sur tous nos territoires
  • Possibilité de nous contacter par message vocal ou vidéo pour celles et ceux qui préfèrent, etc

    Nous allons multiplier les canaux de discussions.

Une 1ère phase d’écoute.
Une seconde phase d’action et de refondation

Mobilisez vous, aidons nous les uns les autres à sortir de l’angoisse par l’action. C’est enthousiasmant d’écrire cette nouvelle page, de faire naître un nouvel espoir, d’écrire une nouvelle page de notre histoire…

Avant de reprendre nos travaux du CF, permettez moi quelques mots d’actualité politique.

Déjà célébrons une victoire qui nous a toutes et tous touchés cette semaine. Oui grâce aux écologistes, il y a désormais un chemin pour que le droit à l’IVG, ce droit fondamental soit protégé. A l’heure de la possibilité de l’accès du RN au pouvoir, nous pouvons et nous devons réussir cela avant la fin du quinquennat. Et nous remercions en particulier Mélanie Vogel pour son travail déterminant sur le sujet.

Inquiétons nous aussi du contexte international.

Au moyen-orient la situation est catastrophique. Il y a eu récemment des attentats contre des civils côté israélien particulièrement meurtriers, que nous continuerons à condamner sans aucune ambiguïté. Rien ne peut justifier, jamais, les violences aveugles contre les civils. Mais la recrudescence des violences est plus profonde. Pour le seul mois de janvier 2023, 35 Palestiniens ont déjà été tués par des militaires ou des colons israéliens. 2022 était déjà l’année la plus sanglante depuis la deuxième intifada, avec 146 victimes palestiniennes selon l’ONG israélienne B’Tselem. Le nouveau gouvernement israélien d’extrême-droite qui a permis le retour de Benyamin Netanyahu au pouvoir, montre ainsi sa détermination à appliquer son projet criminel de colonisation des territoires palestiniens, d’annexion, sans aucun respect du droit international, le tout marqué par des violences et une répression toujours plus terrible à l’encontre des Palestiniennes et des Palestiniens. Ils utilisent des moyens de répression d’un autre âge en réprimant non pas les coupables de violence mais leur famille : destruction des maisons, expulsion des familles vivant à Jérusalem-Est vers d’autres territoires palestiniens, discussion de procédures de déchéances de nationalité et de suppression des droits sociaux.

Et pendant ce temps notre Président de la République reçoit Netanyahu, et dans un communiqué de deux pages, ne rappelle que mollement en une phrase la position historique de la France de condamnation de la colonisation. Pas une mention précise des faits récents d’une violence rare dans les territoires palestiniens occupés. 

Sur ce sujet, comme sur tous les autres, nous devons continuer à être la voix de justice dans la vie politique française.

En Iran, la révolution portée d’abord par les femmes, continue à être réprimé. Nous en parlerons ce week-end grâce à une motion portée par LIla Djellali et Aminata Niakaté. 

Dans le Nagorny Karabakh, le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est bafoué tous les jours, nous en parlerons aussi demain matin.

Et puis ce seront bientôt les 1 ans de l’invasion russe de l’Ukraine. Notre parti doit rappeler à cette occasion notre position singulière sur ce sujet. Mettre en avant notre ADN pacifiste, mais qui entre ici en tension avec nos valeurs humanistes. Et assumer notre solidarité avec le peuple ikranien dans un cadre européen. Nous ne les abandonnerons pas. Et avons bien conscience qu’en Ukraine se joue l’avenir de la géopolitique européenne.

Evidemment l’actualité du moment c’est aussi la réforme des retraites.

Le Gouvernement nous explique le problème c’est la pédagogie. Si il y a bien une chose que laquelle je suis d’accord avec eux, c’est bien celle là ! Car plus ils nous expliquent, plus les Françaises et les Français sont contre !

La vérité, c’est que ces manifs sont bien plus qu’une manif retraite. Si on manifeste, c’est pour toute leur oeuvre ! Ce mouvement social le plus important de la décennie, ils l’ont créé eux, humiliations après humiliations : les files d’attente des étudiants pour se nourrir, la baisse des APL, les cadeaux fiscaux aux plus aisés, etc.

Et maintenant des cadres qui travaillent dans le confort de leur siège de bureau nous donnent leur avis autorisé sur quels métiers doivent être considéré comme pénible ou pas. Sur ce qu’est une carrière longue.

L’un nous explique que les carreleurs ont des genouillères, donc pas mal au genou. Un sénateur nous a même expliqué que le métier de déménageur n’était plus si pénible car ils ont des exosquelettes.

Non mais sans blague, ils ne se rendent même plus compte !

Notre propension à consentir usée jusqu’à la corde. Les gens relèvent la tête, et nous appelons de nos voeux à ce que ce grand mouvement social dure et que le gouvernement retire cette injuste réforme des retraites.

Je voulais vous parler énergie, aussi. Pas la notre, de ce côté là tout va bien, mais celle qui est consommée chaque jour par les françaises et les français.

Nous allons devoir reprendre la main sur le nucléaire. Le débat n’a pas eu lieu, leur choix engage la France pour 50 ans ce n’est pas possible de le faire comme ça. Certains disent qu’on a perdu la bataille culturelle, que les Français sont désormais convaincus du nucléaire. Je ne crois pas qu’il faille se résigner. Personnellement, je ne me le pardonnerais pas. Nous sommes du bon côté de l’histoire. Nous avons un travail en cours pour produire de la synthèse, pour choisir les bons angles pour convaincre (déchets, sureté, industriels, indépendance énergétique…) et pour trouver des initiatives qui permettent d’inverser la charge de preuve. Nous y travaillons avec assos, parlementaires, et sur ce sujet comme sur d’autres, nous repartons à l’offensive.

L’EPR 1 est un fiasco. L’EPR 2 ne se fera pas. A quelle moment une filière industrielle se dit que si ses deux premiers essais ne fonctionnent pas, alors nous allons en construire davantage ? La vérité c’est que ces gens devraient répondre de leur actes, et que les milliards d’euros que la filière du nucléaire coûte chaque année au contribuable aurait emmené n’importe quelle autre filière en procédure judiciaire.

On le voit dans les sujets que je viens d’aborder, nous sommes parfois amenés à jouer en défense, quand on fait de la politique.

Mais il nous faut aussi nous habituer à passer à l’attaque pour imposer nos thèmes comme on l’a fait sur milliardaires, en ouvrant un débat intéressant sur le partage des richesses. Nous avons eu des réactions assez amusantes, notamment de certains médias financés par… Bolloré ou Bernard Arnaud. Egalement de certains politiques au service d’une caste et même de Michel Sardou !

Quand j’ai parlé d’une France sans milliardaires, Bruno Lemaire m’a dit que j’étais une coupeuse de tête. Mais je n’ai aucun problème personnel avec les milliardaires. Ce qui me pose problème ce sont leurs milliards. Soyons sérieux, 999,999 suffisent non ?

Alors on nous a parlé de talent, mais aucun talent, ne justifie de telles sommes. Bernard Arnaud a multiplié sa fortune par 3 depuis le début de la crise COVID. Est ce qu’il a multiplié son talent par 3 ? Je ne pense pas.

Alors on nous a parlé de mérite. La vérité c’est que 80% de ces gens sont des héritiers. Le mérite d’être né ?

Alors on nous a parlé d’emplois, mais la réalité c’est que ce sont 100 emplois par milliards. Autrement dit, rien du tout.

Alors on nous a parlé fiscalité, mais les ultra riches paient proportionnellement à leurs revenus moins d’impôts et de taxes que certains qui sont beaucoup moins bien lotis.
Et je rappelle que depuis que la poste à supprimé le timbre rouge remplacé par un truc en ligne ou on comprend rien, il est désormais plus simple de créer, en qq clics, une société offshore.

Autant d’accumulation n’est pas dû au hasard. Cela résulte soit exploitation ressources naturelles, soit des hommes, femmes et même d’enfants. Parfois même tout cela en même temps.

C’est ça la réalité. Je l’ai dis et le redis, les ultra riches ont une désutilité sociale et environnementale.


Enfin, un autre sujet qui me préoccupe beaucoup c’est la criminalisation des associations écologistes

Plusieurs exemples ont récemment démontré que le Gouvernement et certaines collectivités utilisaient ces derniers temps  la loi dite séparatisme pour tenter d’empêcher des actions associatives qui n’ont absolument aucun lien avec la remise en question des valeurs républicaines. 

S’il faut le rappeler, les associations prennent quotidiennement toute leur part dans la défense de la démocratie, de l’engagement désintéressé, de l’intérêt général et des solidarités. Elles sont fers de lance de la réponse experte et territoriale des besoins des populations. Elles sont directement porteuses de réponses concrètes face aux manquements de la politique publique de l’Etat.

Dernier rempart social et environnemental, les associations sont libres et la puissance publique se doit de respecter cette liberté, mot décidément au coeur de nos débats en hémicycle aujourd’hui.

Nous sommes sur ces bancs très inquiets lorsque les autorités utilisent cette loi séparatisme pour faire taire des associations qui ne présentent jamais de troubles graves à l’ordre public. C’est une attaque en règle d’un des piliers de notre République.

Par ailleurs, dois-je rappeler que la désobéissance civile a été à l‘origine d’immenses avancées sociales et politiques comme le droit de vote des femmes, la fin de la ségrégation aux Etats-Unis, ou l’IVG en France. Même De Gaulle, dont ils se réclament toujours de l’héritage, a désobéi, et heureusement pour la France et pour le monde.

Criminaliser la désobéissance civile en faveur du climat est une faute historique à l’heure de la condamnation de la France pour inaction climatique.

Il est impossible, en 2023, je vous le rappelle, de garantir à nos enfants que la planète sera encore habitable pour leur 30 ans. C’est pour elles que nous désobeissons quand nous choisissons de le faire, parce que ne pas le faire serait laisser l’humanité aller dans le mur en restant les bras croisés à accompagner des politiques publiques qui ne vont pas assez vite. Nous sommes des activistes, nous nous engageons pour l’avenir.

Nous sommes et resterons donc très vigilants sur ce sujet de la désobéissance civile. Tout comme nous serons également très exigeants, car c’est notre ADN, avec le fait que cette désobéissance civile soit placée sous le signe de la non violence.

Hier, le Ministre de la non transition écologique, Christophe Béchu, a fait un tweet assez violent à mon égard.

“Jeter de la soupe sur des œuvres ou défendre ceux qui jettent des boules de pétanque sur des gendarmes, c’est lutter contre le dérèglement climatique ? Belle cohérence des «écologistes» !  Heureusement pour la transition écologique, vous twittez, nous sommes aux responsabilités.”

Pour celles et ceux qui sont, au gouvernement, des obsédés de l’obéissance, j’ai un message à leur adresser. Qu’ils se rappellent que chaque jours, oui, chaque jours l’état français désobéit. Et pas pour de bonnes raisons.

Objectifs de réduction de l’impact de la France sur le pays : il désobéissent. La justice française et européenne les punit.

Qualité de l’air : il désobéissent. La justice française et européenne les punit.

Chasse d’espère protégées: il désobéissent. La justice française et européenne les punit.

Objectif de déploiement des énergies renouvelables : ils désobéissent aussi.

Objectif de baisse d’utilisation de pesticides : ils désobéissent aussi. Mais toujours dans le même sens : celui des lobbys, de l’inaction climatique, de la mauvaise protection de la santé environnementale.

Ils dénoncent la désobéissance civile mais ils ont inventé la désobéissance ministérielle. Alors qu’ils se conforment à leurs propres objectifs, et après, nous accepterons leurs leçons de morale !

Voilà mes chères amies, mes chers amis. Je suis extrêmement fier de vous, de nous. Du travail de nos élu-es, de nos militant-es, de nos cadres, de nos salarié-es.
Nous avons retrouvé la pêche, et nous sommes au travail ! Nous sommes reparti à l’offensive, ensemble, et ce n’est que le début !

Marine Tondelier
Seul le prononcé fait foi