COP27 de Charm el-Cheikh : en finir avec le déni de réalité

La planète brûle. Dès le lancement de la COP27 à Charm el-Cheikh, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a donné le ton :  choisir entre “solidarité” ou “suicide collectif”. Pourtant, les dirigeants mondiaux rivalisent de cynisme pour cacher leurs propres renoncements dans la lutte contre le dérèglement climatique. 

Ce cynisme s’est cristallisé dans le choix de l’Egypte pour accueillir la COP27, dans un pays qui s’engage pour un projet pharaonique nuisible : la construction d’une nouvelle capitale en plein milieu du désert. De plus, la justice climatique ne peut se concrétiser dans des sociétés où les droits humains sont bafoués. Nous exprimons notre plus vive inquiétude concernant le traitement et la violation des droits universels en Égypte, en particulier l’incarcération arbitraire de journalistes et d’activistes.

De COP en COP se succèdent promesses non tenues, objectifs trop peu ambitieux et financements insuffisants : les gouvernements manquent à leur devoir vis-à-vis de l’Accord de Paris pour limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5°C. Nous n’avons plus le temps pour les mesurettes et autres déclarations incantatoires. Le monde est sur une trajectoire catastrophique de 2,8°c de réchauffement climatique. Les Nations unies constatent que, même s’ils étaient appliqués, les engagements actuels des Etats impliqueraient une augmentation considérable des émissions de CO2. Et depuis 2015 (COP21 à Paris), les émissions mondiales ont largement augmenté !

Aussi, nous écologistes, défendons des mesures fortes et contraignantes, nécessaires pour tenir nos engagements face à l’urgence climatique. Cette COP doit déboucher sur de réelles décisions. Pour un traité international de non-prolifération des énergies fossiles ! Pour un arrêt immédiat des forages en mer et de l’extractivisme ! Pour des actions concrètes, dès aujourd’hui, contre la déforestation ! Et pour prendre nos responsabilités vis-à-vis des pertes et dommages subies par les pays les plus vulnérables de la planète !

Cette responsabilité, c’est d’abord celle des responsables historiques du changement climatique, parmi lesquels la France. Les plus riches, qui aujourd’hui produisent le plus de CO2, doivent être les premiers à modifier leurs actions, et les plus précaires doivent être aidés. Un mécanisme international de financement des pertes et dommages, véritable “serpent de mer” attendu depuis 30 ans par les pays concernés doit être établi et entièrement financé à la COP27. L’argent est là. Une étude de 24 ONG estime par exemple qu’en seulement 24 heures, les superprofits réalisés par l’industrie des énergies fossiles sont plus de 200 fois supérieurs à tous les financements dédiés jamais mis sur la table par les gouvernements pour remédier aux pertes et dommages. 

EELV appelle à se mobiliser le 12 novembre prochain, journée mondiale d’action pour le climat, en se joignant aux manifestations organisées partout en France pour exiger une transition juste et équitable. 

Chloé Sagaspe et Alain Coulombel, porte-parole
Les Commission Énergie Climat et Transnationale d’EELV